Le syndrome de Pinocchio
Mémoire de Certification de Coach
Soumis le 02.05.05
à Denis Tchicaloff et l’I.R.S.P. de Lausanne
par
Harriette (Anaïs) Laurent
Rue Charles Knapp 29
2000 Neuchâtel, Suisse
Via e-mail
Le
Syndrome de Pinocchio
L’histoire de Pinocchio
est connue de presque tout le monde. C’est l’histoire simple
d’une marionnette qui, à force de se tromper, de se relever et
d’essayer à nouveau, atteint son objectif de devenir humain, un
vrai petit garçon. C’est une histoire riche en leçons de
moralité, en instructions traditionnelles des meilleurs moyens à
utiliser pour devenir « acceptable » à la société de l’époque où
le livre fut écrit, et à ses chers parents et bienfaiteurs. Une
histoire riche aussi dans la découverte des subtilités du
comportement humain et des possibilités de changement. Une
histoire qui nous parle parce qu’elle nous rend plus conscients
des démarches et des étapes que nous faisons chaque fois que
nous sommes confrontés à des problèmes de la vie où il faut
choisir son chemin avec soin, et ceci avec un connaissance
toujours accrue de qui nous sommes réellement : nous sommes
enrichis au moment où nous nous rendons compte que nous
souhaitons devenir plus « humain » et plus capable de voir le
monde comme un endroit à la fois « neutre » et complexe, où
nous devenons responsables de nos propres décisions et les
actions qui en découlent. C’est à ce moment là que notre
potentiel et nos options se multiplient et s’offrent à nous si
seulement nous faisons l’effort de les découvrir, les voir en
face et les amener d’un état de possibilité en actions
concrètes.
Analyse du syndrôme de Pinocchio
RESUME DE L’HISTOIRE :
Il était une fois une
marionnette de bois sculptée par un vieil homme qui s’appelait
Geppette. Miracle et malheur, la tête de bois lui parlait et
faisait des bêtises tout au long de la période pénible ou
Geppette essayait de lui donner les caractéristiques d’un petit
garçon malin et souple. Mais aussi, il s’imaginait créer un
bon petit garçon qui lui obéirait et qui lui apporterait de
l’argent s’il le faisait danser sur les routes, tout comme un
singe savant avec sa petite tasse pour mendier. Il y avait donc
attente de la part de Geppette, une attente assez égoïste…
Hélas, une fois terminé, comme tout petit garçon, Pinocchio se
met à tester toutes les limites sans se soucier des autres, ou
plutôt en se racontant des histoires pour se donner bonne
conscience ou s’imaginer être quelqu’un d’important, qui avait
de la valeur… Un drôle de mélange entre des bonnes intentions
et la paresse, l’envie de faire plaisir aux autres et se faire
plaisir… Et ainsi de suite. Il finira par devenir petit garçon
en chair et en os, presque malgré lui, mais quelle aventure
extraordinaire ce processus de devenir !
FOND DE TRAME MODERNE et NOTRE ROLE EN TANT QUE COACH :
Au 20ième
siècle il existait un courant de pensée qui croyait que tous les
appareils et les processus modernes allaient nous permettre de
jouir de plus de temps libre pour mieux vivre, nous rapprocher
de nos familles, développer notre potentiel, voire même nous
perfectionner dans des formations proposées par les experts,
etc. Aujourd’hui, cet espoir téméraire semble s’éteint tout
doucement.
En fait, ce qui s’est
passé nous a dépassé, et quelque part, nous a éloigné de ce
rêve un peu utopien. Nous nous retrouvons avec des machines et
des robots qui font bon gré mal gré notre travail pour nous, des
méthodes qui permettent de travailler avec moins de personnel,
d’autres qui veulent bien travailler pour bien moins que nous,
etc., ce qui se traduit à la longue par moins d’emplois dans un
monde qui n’a tout simplement pas besoin de segments entiers de
la société qui sont devenus redondants.
Pire encore, l’individu
qui a « la chance » de travailler est utilisé comme une
« ressource » humaine (le mot personnel devant petit à petit
désuet) puis jeté quand l’hiérarchie ne le considère plus comme
rentable, son utilité étant périmée ou ses capacités dépassées
car il n’arrive pas à faire rentrer des bénéfices suffisants. Il
vit dans un monde où les organismes dans lesquels il a cru, où
il s’est investi ne servent plus qu’à faire des bénéfices pour
une multinationale peu ou pas du tout soucieuse d’améliorer le
monde dans lequel elle vit. Les résultats de ces changements
rapides sont encore difficiles à mesurer, mais quelques impacts,
tels la confusion, le stress qui s’accumule, le désarroi,
l’anxiété permanente, le sentiment que l’on n’est plus humain
mais un numéro ou un chiffre sans valeur, le manque de confiance
en soi et la « vieillesse » qui nous rend inutile à partir de 40
ans progressent partout.
En tant que coach, quelle
est notre place, notre rôle dans ce monde plutôt déshumanisé?
Que pouvons-nous faire si un client nous demande de l’aider à
trouver des solutions à des problèmes, souvent extrêmement
complexes? Que faire pour la personne qui ne sait pas, ou ne
veut pas réellement chercher des options nouvelles, ou qui
cherche des solutions toutes faites ? Nous ne sommes pas des
djinn à qui l’on adresses des souhaits, ni des psychiatres ou
des thérapeutes. Notre rôle n’est point de conseiller non plus,
car nous ne sommes pas des « experts » mais des compagnons de
route qui permettent au client d’aller vers la découverte de
possibilités insoupçonnées, aussi bien que vers le développement
d’une conscience plus élevée de soi-même et du système dans
lequel il vit, le résultat pouvant l’aider à trouver son
potentiel à survivre, voire même bien vivre dans le monde qu’il
découvre.
A mon avis, le coaching
est un moyen parmi d’autres de mieux comprendre des situations
déséquilibrées, insuffisamment ou mal compris, voire même où le
client refuse de voir ou d’analyser ce qui est devant son nez.
Le coach est là à la demande du coaché qui a perçu un besoin ou
un problème qu’il n’arrive pas à résoudre seul. Avoir une
personne neutre qui ne se permet ni à juger ni à sermonner lui
permet la sécurité d’un zone de confort qui lui permet de
trouver une ou plusieurs solutions personnelles qui l’aident à
arriver à une meilleure prise de conscience de ce qui est plus
humain et acceptable comme route vers son avenir/devenir. En
effet, nous sommes appelés à accompagner ces individus, ces
équipes, même ces entreprises sur un chemin qui leur permet de
passer d’une stade à une autre, de mieux définir leurs objectifs
ou leurs buts, de se rendre compte des pièges qui les attendent,
de faire des choix plus adaptés aux circonstances, de faire des
autoévaluations et de se décider consciemment qu’ils font parti
d’un tout, qu’ils doivent traiter ce monde avec respect et amour
afin de ne pas le réduire en une gigantesque poubelle, lui et
tout ce qui y habite et le partage.
OBJECTIF DE L’ETUDE :
Cette étude sera une
recherche forcément superficielle de par la nature courte de
l’exercice d’essayer d’identifier et comprendre les étapes de la
trajectoire qu’aurait choisi une « tête de bois » comme
Pinocchio la marionnette, qui désire ardemment, et en fin de
compte qui prend une décision et en subit les conséquences, de
devenir un être plus éveillé et conscient de son potentiel et de
ses responsabilités éthiques, puis par la suite, un être humain,
un « vrai » petit garçon. Ce sera par la même occasion une
quête personnelle dont une meilleure compréhension et une
certaine sérénité et joie de vie seront les buts finaux.
LES ETAPES DE PINOCCHIO ET DE CEUX QUI LE RENCONTRENT :
-
CHEZ LE MENUISIER : La bûche arrive dans la boutique du
menuisier Antoine qui aimerait sculpter ce bout de bois en
pied de table. Avant même de le frapper, une petite voix
lui crie de ne pas frapper si dur ! Ceci arrive chaque fois
qu’il essaie de travailler ce morceau de bois. Au début il
croit que cette voix n’est que son imagination. Mais chaque
fois qu’il essaie de travailler le bois il entend cette voix
et il commence à en avoir très peur. DES DOUTES ET
DE LA PEUR PROVOQUENT UN MANQUE DE CONFIANCE EN SOI ET PAR
LA SUITE DE L’AGRESSIVITE
-
SEMEUR DE ZIZANIE: Geppette arrive à la boutique d’Antoine
et lui demande un bout de bois pour en faire une marionnette
avec qui il va faire le tour du monde et en faire sa
fortune. Le bout de bois fait en sorte que les deux vieux se
bagarrent à propos des petits noms méchants que les
villageois leur donnaient. Le maître Antoine est accusé
d’avoir frappé Geppette, quand en fait ce fut le bout de
bois qui l’a fait, ce qui entraîne une deuxième bagarre où
les deux s’en sortent avec des bleus et des blessures un peu
partout. Finalement, Geppette part avec son bout de bois.
LA MARIONNETTE FUTURE SEME LE CHAOS QUI EST EN LUI.
-
DEBUT DES RAPPORTS « PERE » / « FILS » : Geppette rentre
chez lui, une seule petite pièce au rez-de-chaussée avec
pour tout feu et nourriture une illusion en peinture murale,
avec un mobilier simple et délabré, la seule lumière
rentrant d’une lucarne, et se met au travail. D’abord il
donne à son pantin un nom chanceux, Pinocchio, d’après une
famille qu’il considérait comme riche et qui avait la vie
douce. Puis il le sculpte, chaque partie du pantin finie
lui infligeant des sottises et des méchancetés. Enfin
finie, la marionnette lui donne un coup de pied dans le
tibia et s’enfuit ! IL FAIT MAL ET S’ENFUIT PAR
INCONSCIENCE ET BESOIN DE LIBERTE.
-
L’AVIS D’AUTRUI : Pinocchio est arrêté par un agent qui
l’attrape par son long nez. Il est remis entre les mains de
Geppette qui, tout en le ramenant à la maison, s’aperçoit
qu’il ne lui a pas encore donné d’oreilles. Il croit que
c’est par sa faute que le pantin ne s’est pas arrêté. Mais
Pinocchio provoque des curieux en refusant de marcher de son
plein gré. Les mauvaises langues considèrent Geppette comme
un père honteux qui bat son fils. L’agent remet en liberté
le pantin et jette Geppette en prison. L’UTILISATION
DE LA MANIPULATION POUR OBTENIR CE QU’IL DESIRE SANS PENSER
A L’IMPACT SUR AUTRUI REBONDIT SUR LUI-MËME.
-
LE GRILLON PARLANT : Pinocchio rentre libre
comme l’air à la maison pour se retrouver face au grillon
parlant centenaire qui lui dit qu’il devrait aller à l’école
ou au moins apprendre un métier pour ne pas être un poids à
son pauvre papa. Quand Pinocchio refuse les deux
possibilités offertes comme sans intérêt, le grillon lui dit
qu’après tout, il n’est qu’un pauvre pantin avec une tête de
bois et que l‘on ne peut pas en demander davantage.
Pinocchio se fâche et le tue sur le champs. LA
SAGESSE (AINSI QUE L’ESSAI MALHEUREUX DE LE PIQUER POUR LE
METTRE SUR LA BONNE ROUTE) DU GRILLON SAGE EST REJETEE AVEC
AGRESSIVITE. REFUS DE CROIRE QU’IL FAUT CHANGER.
-
LA FAIM : La faim pousse Pinocchio à essayer de manger
l’illusion de ce qui est peint dans la marmite et son nez
s’en trouve rallongé car il se trouve sot. Il se rend
compte que le grillon avait raison, qu’il n’aurait pas du
faire emprisonné son papa car il lui aurait fait à manger.
à raisonnement
plein d’illusions et tout à fait égoïste nulle solution.
Puis, trouvant un œuf et essayant de le faire cuire, il en
sort un poussin qui le remercie et s’envole. Il s’en prend
à la faim comme d’une chose réelle, une maladie qui
s’attaque à lui, puis s’apitoie sur son sort. SE
PRENDRE A D’AUTRES ET S’APITOYER SUR SON SORT NE CHANGE PAS
SON COMPORTEMENT.
-
ACCIDENTS DE PARCOURS : Pinocchio va faire l’aumône d’un
bout de pain et se retrouve rejeté et mouillé de la tête au
pied. Il se met devant les braises pour se réchauffer,
s’endort et se réveille avec les pieds brûlés au point de ne
pas pouvoir ouvrir la porte à Geppette qui rentre à la
maison. Racontant son histoire à Geppette qui a sauté le
mur pour rentrer, il blâme le grillon pour sa propre mort
car il l’avait poussé à bout, le poussin pour sa faim car il
s’est envolé, et le vieux qui lui avait versé de l’eau sur
la tête pour le fait qu’il avait brûlé ses pieds devant le
feu car il avait toujours si faim, etc… DIRE QUE C’EST
LA FAUTE A D’AUTRES NE PERMET PAS DE PRENDRE LA
RESPONSABILITE DE SES ACTES.
-
LA FIERTE : Geppette se sacrifie sans rien dire à Pinocchio,
en lui donnant les 3 poires qui étaient son dîner à lui.
Pinocchio demande à Geppette de les éplucher, refuse les
pelures et les trognons et veut les jeter, mais Geppette les
met de côté pour plus tard quand Pinocchio, toujours affamé
les mange quand même, pleurnichant toujours à propos de sa
faim et laissant Geppette sans rien. UN MANQUE DE
CONSCIENCE ET LA FIERTE NE PERMETTENT PAS D’ETRE CONTENT OU
SATISFAIT DES PETITES CHOSES QUI NOUS SONT OFFERTES.
-
PROMESSES VIDES : Geppette extrait de Pinocchio des
promesses d’être un bon petit garçon qui ira à l’école et
obéira sans faire d’escapades en échange d’une nouvelle
paire de pieds. Il est conscient que les promesses données
pour obtenir quelque chose ne sont que vides, mais il a de
la compassion pour le pantin qui ne peut plus marcher et il
lui fait de nouveaux pieds. Pinocchio se dit différent des
autres garçons, mieux qu’eux car il ne dit « que la vérité »
et qu’il sera le soutien et la consolation de la vieillesse
de Geppette. Mais il demande deux choses : des
vêtements pour aller à l’école, ainsi que des livres. Étant
pauvre, Geppette ne peut que lui peindre des vêtements sur
du papier et vendre son vieux paletot pour lui acheter un
alphabet. SE MONTRER GENTIL POUR OBTENIR CE QUE L’ON
DESIRE N’EST QUE MANIPULATION ET AUTO DECEPTION. SE
SACRIFIER PAR AMOUR N’EST PAS NECESSAIREMENT UNE SOLUTION
POUR FAIRE AVANCER LA PRISE DE CONSCIENCE.
-
BONNES RESOLUTIONS : Sur la route de l’école
Pinocchio entend de la musique lointaine et décide qu’il ira
voir ce que c’est aujourd’hui et demain aller à l’école.
Pour entrer au théâtre des marionnettes d’où provient la
musique, il essaie de vendre ses vêtements de papier, son
chapeau en mie de pain et ses chaussures en bois sans
succès. Il n’y a que l’alphabet pour lequel Geppette a
sacrifié son manteau qui vaille le prix de l’entrée, et sans
réfléchir il le vend. FAIRE SANS REFLECHIR ET SE
JUSTIFIER PAR LA SUITE N’EST PAS LE RESULTAT D’UNE RECHERCHE
A SE RENDRE PLUS CONSCIENT DE SES MOTIVATIONS OU DE SES
GESTES.
-
QUI
SAUVE QUI ? L’arrivée de Pinocchio au sien des marionnettes
crée un scandale qui provoque la colère du patron des
marionnettes, Mangefeu, qui voudrait brûler Pinocchio pour
chauffer son dîner. Ses gémissements pour son papa émeuvent
le patron qui en cherche un autre à brûler et choisit
Arlequin. Pinocchio montre pour la première fois un sens de
justice et se jette aux pieds de Mangefeu pour lui demander
de le prendre lui, et non Arlequin. Mangefeu décide de
manger son agneau à moitié cuit et pardonne tout le monde
pour le spectacle raté. Le lendemain, l’histoire de
Geppette fait pitié à Mangefeu qui donne 5 pièces d’or à
Pinocchio à apporter à son père. AVOIR DE L’EMPATHIE
ET FAIRE DES GESTES DE SACRIFICE REND PLUS HUMAIN.
-
FIERTE + NAIVETE = UN DESASTRE : Avoir 5 écus d’or dans la
poche rend fière et Pinocchio ne peut pas s’empêcher de se
vanter de tout ce qu’il fera pour son père, et puis du livre
alphabet qu’il achètera pour remplacer celui qu’il a vendu
pour rendre visite aux marionnettes, lorsqu’il rencontre les
deux voleurs, Chat et Renard. Malgré les conseils d’un
merle blanc qui lui dit de se méfier, et qui se fait manger
par le chat pour la peine, Pinocchio se donne de
l’importance quand il parle de ses périls et de tout ce
qu’il a appris, mais il oublie tout lorsqu’il pense pouvoir
multiplier sa fortune dans le Champs des Miracles dont lui
parlent les voleurs et il part avec eux. SE RENDRE
COMPTE DE SES ERREURS NE SERT A RIEN SI L’ON N’APPREND RIEN,
NE CHANGE PAS DE COMPORTEMENT ET LE CYCLE RECOMMENCE.
-
TETU ET FIERE DE L’ETRE : A l’auberge où ils s’arrêtent
pour dîner et dormir jusqu’à minuit, les voleurs mangent
bien et vont à leur chambre, puis partent en laissant à
Pinocchio la tâche de payer le tout. Sur la route, tout
seul, il rencontre le spectre du grillon qui lui donne de
bons conseils, mais que le pantin dans son orgueil n’entend
pas une fois de plus. Il refuse de croire aux brigands et
se fait attraper, brutaliser et suspendre de l’arbre. Ses
assassins pensaient qu’il lâcherait prise sur l’argent qui
était dans sa bouche une fois morte. MALHEURE VIENDRA
A CELUI QUI REFUSE DE CROIRE QU’IL Y AURA DES DIFFICULTES
QU’IL FAUDRA RENCONTRER ET QUI NE SE PREPARE PAS.
-
L’ESPOIR DE L’AIDE : Avant de se faire attraper par les
brigands Pinocchio s’est trouvé devant une petite maison où
il a frappé pour obtenir de l’aide. Seule une jeune femme
aux cheveux bleus s’est montrée à la fenêtre, mais elle se
disait morte et attendant son cercueil. Les brigands
l’attrape et le pendent à l’arbre où il gigote en se moquant
d’eux, alors ils s’en vont jusqu’au lendemain quand ils
pensent que le pantin sera mort et lâchera l’argent qu’il
tient de sa bouche. Un orage vient le secouer au point où il
ne respire qu’à peine et paraît mort. La jeune femme, qui
n’est autre qu’une bonne fée, prend pitié du pantin et
envoie ses familiers couper la corde et le ramener pour le
faire soigner par des médecins. LACHER PRISE ET
GARDER L’ESPOIR QUE L’AIDE SERA APPORTE PERMET A L’ENERGIE
DE L’UNIVERS DE SUBVENIR A SES BESOINS.
-
LES HABITUDES SONT DURES A CHANGER : Quand
Pinocchio se rétablit, il raconte son histoire à la bonne
fée, mais en mentant pour garder les écus qui lui restent.
Chaque mensonge fait rallonger son nez. Bientôt il ne
pouvait plus sortir de la pièce et la bonne fée riait de lui
car elle savait qu’il mentait. Elle le laissa gémir pendant
un moment pour lui donner le temps de réfléchir et puis fit
venir des piverts qui lui coupa le nez et lui proposa de
rester avec elle et devenir son petit frère. Il ne pensa
qu’à son père mais la fée avait tout mis en route pour le
faire revenir à eux. Pinocchio voulait aller à sa rencontre
mais sur le chemin il a rencontré Chat et Renard de
nouveau. LE CONFORT DES HABITUDES NOUS EMPËCHE DE
CHANGER ET LE CYCLE RECOMMENCE.
-
MANQUE DE JUGEMENT : Pinocchio se laisse de nouveau
convaincre d’aller au Champs des Merveilles planter ses
sous. Il accomplit les gestes lui-même, de creuser dans la
terre avec ses mains, de planter ses sous et d’aller
chercher de l’eau dans la rivière, malgré des visions de la
bonne fée et de son père qui effleurent son esprit. Le
moment venu pour récolter ses écus multipliés, il ne rêve
que davantage, l’avidité l’ayant totalement envahie. Un
perroquet lui apprend la vérité, que Chat et Renard les ont
déterrés et se sont enfuis. IL NE VOIT QUE CE QU’IL
SOUHAITE VOIR ET N’ECOUTE PAS SA VOIX INTERIEURE. IL SE
TROUVE SOT CAR C‘EST LUI-MEME QUI EST RESPONSABLE DES SES
MALHEURS.
-
ACCEPTER SA RESPONSABILITE : Jeté en prison pour sa bêtise
d’avoir été volé, il y reste 4 mois et n’en sort libéré que
lorsqu’il pense qu’il ment en disant qu’il est malfaiteur.
Il s’en va vers la maison de la fée se demandant si elle va
lui pardonner ses bêtises et si son père qui doit sûrement
languir de ses caresses y est toujours… Il se fait une
liste de tout ce qu’il a fait de mal et se fait sermon de ne
plus les faire, encore. Il rencontre un grand serpent sur
la route et essaie de passer, le croyant mort tellement il
est rigide et sans mouvement. Mais le serpent bouge et
Pinocchio tombe de peur, plantant sa tête dans la boue. Ses
gigotements font tellement rire le serpent qu’il en est mort
pour de vrai et Pinocchio peut passer. Mais sa faim le
pousse à aller voler du raisin dans un champ près de la
route. SE RACONTER DES HISTOIRES PLEINES DE BONNES
INTENTIONS NE SERT A RIEN SI L’ON RECOMMENCE TOUT DE SUITE
SANS PRENDRE CONSCIENCE DE CE QUE L’ON FAIT.
-
ECOUTER SANS ENTENDRE : Pinocchio reçoit une bonne leçon
contre le vol d’autrui par une luciole qui le retrouve
prisonnier d’un piège à fouine. Il jure qu’il ne le fera
plus, qu’il a appris sa leçon, mais en guise de paiement le
fermier qui le retrouve lui donne la tâche de remplacer son
chien de garde qui est mort. Pinocchio se lamente avec des
« si j’avais fait ci ou ça » mais doit tout de même dormir
dans la niche du chien sans rien manger. Quatre fouines
viennent dépouiller le poulailler et proposent un pacte
comme avec le chien, mais Pinocchio n’accepte pas de les
laisser faire, les enferme dedans et appelle le fermier.
Par contre, il ne salit pas le nom du chien mort considérant
que le passé est le passé et qu’il faut le laisser dormir.
Il est fier de ne pas avoir accepté de se baisser à mentir
pour les fouines. Le paysan le laisse partir et il court
vers la bonne fée. APPRENDRE A BIEN VIVRE DANS LE
PRESENT AIDE A MIEUX FOCALISER SUR SON VRAI OBJECTIF.
-
TROP TARD ? Quand Pinocchio arrive là où devait se tenir
la maison de la bonne fée, elle n’existe plus, seulement un
tombeau l’accusant de la mort de la fée par tristesse
d’avoir été abandonnée par son petit frère Pinocchio. Il
pleure et pleure mais elle n’est plus là pour lui tendre la
main. Un grand pigeon retrouve Pinocchio pour l’amener au
bord de la mer où se trouve son père, car il cherche
désespérément son fils Pinocchio au-delà des mers. En
route, il apprend à manger la nourriture du pigeon avec
gratitude et une fois arrivé à la mer il aperçoit son papa
dans une petite barque qui aussitôt se fait retourner par
une vague terrible. Pinocchio se lance dans l’eau pour le
sauver, peut-être trop tard mais il croit qu’il le peut et
ne pense pas à lui-même. UN CHANGEMENT S’OPERE
LORSQUE LE PANTIN PENSE AUX AUTRES AVANT LUI-MEME ET IL
DEVIENT PLUS HUMAIN.
-
LES MALHEURS RENDENT PLUS AIMABLE MAIS PAS PLUS DILIGENT !
Il nage toute la nuit et finalement une grosse vague le
dépose sur le sable d’une île, en lui craquant ses côtes et
ses jointures, mais pour la première fois il ne se plaint
pas et considère qu’il l’a échappé belle ! Sans nourriture
ni eau potable il ne pleurniche pas mais cherche une
personne à qui parler pour trouver une solution. Un dauphin
qui passait lui répond gentiment à ses questions qui furent
poliment posées et il part à la recherche de nourriture.
Par contre, par vingt fois il demande la charité et tous lui
disent la même chose : travailler pour moi et je vous
donnerai même plus que vous me demandez. Comme il est
paresseux il ne veut rien faire et reste sur sa faim et
soif. UN PAS UN AVANT DEUX EN ARRIERE : LE PROGRES
SE FAIT LENTEMENT ET PAS SANS PEINE !
-
LE HASARD FAIT BIEN DES CHOSES : Pinocchio demande de l’eau
à une jeune femme qui la lui donne et lui propose de la
nourriture s’il porte sa cruche. Il se fait prier avec de
plus en plus de choses à manger et fini par apporter sa
cruche. Une fois qu’il ait mangé il se rend compte que la
femme est la fée et lui fait plein de promesses de nouveau,
il va aller à l’école, etc. La féé lui dit qu’il l’a
laissée jeune fille et qu’elle est maintenant femme et
pourrait être sa mère, ce qui lui ravit car il a toujours
voulu avoir une mère ! Et qu’il voudrait grandir comme
elle, mais elle lui dit que cela n’est pas possible car il
n’est qu’un pantin, et qui naît pantin, reste pantin. VOULOIR
N’EST PAS OBTENIR OU DEVENIR - IL FAUT
TRAVAILLER POUR QUE CELA AIT UNE VALEUR ET DEVIENNE REALITE.
-
BON FOND SUFFIRA ? La fée lui dit qu’il pourra devenir un
vrai garçon s’il est : obéissant, prend goût à l’étude et au
travail, dit toujours la vérité et va volontiers à l’école.
Mais Pinocchio lui-même dit qu’il est le contraire de tout
cela alors que faire ? Il promet qu’à partir f’aujourd’hui
il fera tout ce qu’il faut pour devenir un vrai garçon car
il est fatigué d’être toujours le pantin. Mais quand la fée
lui dit qu’à partir de demain il ira à l’école, etc. il est
moins joyeux qu’avant ! Des mots, que des mots. Mais la
sincérité de sa tristesse quand il l’avait crue perdue, elle
et son papa, fait croire à la fée qu’il en est capable s’il
y croit vraiment, et elle lui donne encore une chance et
elle promet qu’il deviendra un vrai petit garçon s’il change
pour être un bon petit garçon dans ses faits et gestes.
BONNES INTENTIONS TROP ELEVEES RISQUENT DE NE PAS
ABOUTIR.
-
LA TENTATION PROUVE FATALE : Une fois sa place faite à
l’école à force de coups de pieds et de coude, les autres
garçons ont arrêté de le chamailler et lui montrent de la
sympathie. Parmi ces nombreux amis il y a des garçons qui
n’aiment pas travailler et qui l’enduisent en erreur pour
aller voir le requin géant sur la plage au lieu d’aller à
l’école. Ils sont jaloux de lui et veulent le voir tomber
de grâce, et en même temps, fâchés car il est trop bon !
Voyant qu’ils l’ont trompé, inocchio est tellement
malheureux qu’il se moque de ses camarades, ce qui est
prétexte pour une bagarre où Eugène, est fort blessé par un
livre qu’un autre garçon avait jeté à Pinocchio, mais qui
l’a manqué. Pinocchio essaie de l’aider et se lamente qu’il
n’aurait jamais du écouter ses amis, que sa maman et son
Maître lui avaient bien dit…. Bientôt, les gendarmes
arrivent et pensent que c’est Pinocchio qui l’a blessé, et
confiant Eugène aux bons soins de quelques pêcheurs, ils
amènent Pinocchio. NE FAIRE QU’A SA TETE APPORTE
MALHEUR.
-
UN RESEAU D’AMIS SERT : Pinocchio s’échappe et cours vite
pour ne pas être amené. Le chien Alidor qui est lancé à sa
poursuite l’a presque attrapé quand Pinocchio se jette à la
mer – le chien ne sait pas bien nager et Pinocchio est forcé
de le sauver. Mais il reste à l’eau pour s’éloigner et par
malheur est attrapé dans le filet d’un grand et bizarre
pécheur qui veut le manger comme un poisson enroulé dans de
la farine ! Au moment où il allait passer à la poêle,
Alidor vient à son secours. BON CŒUR REVIENT
TOUJOURS.
-
SE VOIR CLAIREMENT EST DUR : Pinocchio part vers une petite
cabane où un vieil homme lui dit qu’Eugène n’est pas mort.
Il mentit au vieil homme concernant son identité (qui il
est) et son nez se rallonge – aussitôt, il dit la vérité ?
mais elle ne correspond pas à l’idée qu’il se faisait de
lui-même et il se lamente de ne pas être celui qu’il essaie
de devenir. Aussi, a-t-il honte de rentrer sans vêtements et
il accepte un sac au lupins pour remplacer ses vêtements
perdus dans l’eau, puis il part au village et la bonne fée.
Tous ces événements pèsent lourds dans sa tête et il fait un
peu de travail sur lui-même en chemin. POUR CHANGER
L’IMAGE QUE L’ON SE PROJETE DE SOI-MEME IL FAUT DU TEMPS ET
DE L’EFFORT.
-
LA COLERE NE CHANGE RIEN : En arrivant à la maison de la
fée, il se fait tant de mauvais sang à propos de son
comportement, et si la fée le lui pardonnera ou pas, qu’il
s’attarde de trop et la fée se couche et ne veut pas qu’on
la dérange. Seul la limace vient à la fenêtre. A quelques
reprises il demande l’entrée mais la limace était si lente
qu’il se fâche et se coince le pied dans la porte qu’il a
enfoncé. Neuf heures plus tard elle arrive et ne sait pas
comment le dégager. Trois heures plus tard elle lui apporte
un goûter mais il est trop faible pour le manger et
s’évanouit. TETE FROIDE TROUVE DES SOLUTIONS.
-
TENIR OU NE PAS TENIR SES PROMESSES : Il se réveille dans
un lit et la bonne fée le pardonne s’il promet de retourner
à l’école. Il va à l’école et sort premier de sa classe
alors pour l’encourager encore plus elle promet de le faire
un vrai garçon et prépare une fête avec tous ses copains.
Pinocchio doit aller inviter ses amis mais doit être rentrée
avant la nuit. Il va inviter Lumignon, un mauvais garçon,
mais celui-ci lui dit qu’il part à minuit au Pays des Jouets
pour ne plus avoir à travailler à l’école et obéir aux
adultes. Pinocchio hésite car le lendemain il deviendra un
vrai petit garçon mais l’appât est trop beau et il succombe
et part avec.
APPENDICES
A-1 Systémique
chronologique de Pinocchio
A-2 Les étapes du
développement du pantin Pinocchio en un nouvel être
humain, plus conscient de
ce qu’il est et fait, et plus responsable.
A-1
SYSTEMIQUE CHRONOLOGIQUE DE PINOCCHIO :
1)
Le père La
Cerise
2)
Geppette,
papa
3)
Le Grillon
parlant
4)
Mangefeu et
les Marionnettes
5)
Le Renard et
le Chat
6)
Les Brigands
7)
La Bonne Fée
8)
Le Serpent
9)
Le Paysan
10)
Le Dauphin
11)
Les
Écoliers, le crabe et les policiers
12)
Le Chien
13)
Le Pêcheur
14)
La Limace
15)
Lumignon
16)
Le Petit
Homme du Pays des Jouets
17)
L’acheteur
du petit âne
18)
Les Poissons
19)
Le Requin
20)
Geppette
21)
Jeannot
22)
La Bonne Fée
Nota Bene :
1) La bonne fée apparaît comme un fil conducteur à
plusieurs occasions, surtout aux moments critiques, soit par son
absence soit par sa présence, et parfois déguisée, pour aider
Pinocchio à retrouver la bonne voie, comme sur l’île où le
dauphin informe Pinocchio où il pourra trouver à manger (10).
Question : Bonne fée = possible coach ?
2) Parmi les personnes ou les « animaux » cités
ci-dessus, presque tous ont servi d’une manière ou d’une autre
(bonne ou mauvaise) comme formateur ou coach et permettent à
Pinocchio (ou l’obligent) d’apprendre quelque chose qui le
pousse à changer sa manière de voir les choses ou d’agir.
A-2
Etapes du Développement de Pinocchio
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