Patauger dedans, jouer avec, coller dessus et ajouter du strass, c’est jouissif et cela m’apporte une joie intense. Quand j'ai commencé à me laisser guider par mes émotions, ma profonde joie de vie est sortie dans une danse de couleur. J’ai su à ce moment-là que l'art que je faisais me libérait des contraintes de la vie courante, qui sont nombreuses en tant qu’infirmière.

Parfois ce sont des regards critiques, qu’autrefois je prenais trop sérieusement. Il y avait et il y aura toujours des personnages qui croient tout savoir sur les raisons pour lesquelles on peint, mais en fait, ils n'en savaient rien. Je m'en suis rendue compte et cela m'a libérée. Je me suis donné la permission de faire à ma guise.

Je me sers de la peinture acrylique la plupart du temps, mais aussi des cartes postales découpées, des auto collants, toutes les choses qui brillent et qui apportent de la couleur presque crue, pour exprimer des rêves d’enfance non pollués par l’adulte qui a tendance à juger et qui cherche à imposer ses limites mornes et tristes.

Aussi ai-je vécu des moments difficiles et l’art me sert de moyen banal mais extraordinaire de me revoir de manière positive. Comme soupape de sécurité il n’y en a pas mieux et puis c’est si beau que je me sens légère et gaie de nouveau quand je peins.

© Valérie Verdier, Bevaix — septembre 2008. Þ